1919

Janvier. Séjour d’un mois au centre de cure thermale d’Hammam R’Ihra, non loin d’Alger, que Saint-Saëns avait déjà fréquenté à plusieurs reprises.

Il passe ensuite plusieurs semaines à Alger, lit, écrit des articles, compose Cyprès et Lauriers pour orgue et orchestre, et se produit en concert le 25 mars avec la cantatrice Lyse Charny.

8 avril. Saint-Saëns revient à Paris mais le climat est encore trop froid. Il est frappé d’une grave congestion pulmonaire et reste confiné chez lui jusqu’à la fin du mois de mai. C’est à domicile qu’il fait travailler les chanteurs qui répètent Hélène dont la première représentation à l’Opéra a lieu le 20 juin.

Mi-juillet, Saint-Saëns part pour Bruxelles, puis Ostende, surveiller les répétitions de Cyprès et Lauriers.

Octobre-novembre. Les concerts se succèdent : Strasbourg, Mulhouse, Colmar, Le Havre, Poitiers, Lille.

1er décembre. Saint-Saëns se produit au cours d’un grand festival qui lui est consacré au Grand Théâtre de Bordeaux.

Décembre. Béziers, Arles, et Marseille avant le départ pour l’Algérie.
Durant ces mois, Saint-Saëns a composé une Fantaisie pour orgue, l’Hymne à la paix, Prière pour violoncelle et orgue.

Le grand hôtel d’Hammam R’Ihra où Saint-Saëns est venu séjourner à de nombreuses reprises. [©Musée de Dieppe]

1920

16 et 20 janvier. Saint-Saëns, n’ayant rien perdu de sa virtuosité donne deux récitals à la Salle des Beaux-arts d’Alger : Chopin, Beethoven, Rameau, Liszt et plusieurs de ses propres œuvres, ainsi qu’une petite conférence sur les Fables de La Fontaine.

9 février. Récital donné au Théâtre municipal d’Oran.
Durant cette période, Saint-Saëns compose l’Élégie pour violon et piano, Six fugues pour le piano, l’Odelette pour flûte.

23 mars. Nouveau concert à Alger, avant le départ pour la France le 5 avril.

Avril. Après des haltes pour des concerts à Bordeaux et à Béziers, et quelques jours seulement à Paris, Saint-Saëns se dirige vers Marseille où il embarque le 1er mai à bord de l’Andros pour la Grèce. Il avait toujours voulu visiter ce pays et l’occasion ne s’était jamais présentée aussi, malgré son mauvais état de santé, il n’hésite pas à entreprendre ce nouveau voyage.

Un grand festival est organisé en son honneur à Athènes, mais le début du séjour est gâché par une forte congestion pulmonaire et Saint-Saëns doit garder la chambre. Une fois remis, il se produit dans trois concerts, honore de sa présence fêtes et banquets, est décoré la Grand-Croix de l’ordre du Sauveur. Il réalise enfin son rêve qui était de gravir la colline du Parthénon.

Saint-Saëns dans les ruines du Théâtre de Bacchus, Athènes, mai 1920. [©Musée de Dieppe]

19 juin. Retour à Paris. Durant l’été,
Saint-Saëns procède à des arrangements et transcriptions de sonates du XVIIIe siècle : Mondonville, Leclair, Tartini, Corelli, Kennis.

10-18 octobre. Tournée de quatre concerts en Suisse : Lausanne, Montreux, Genève, Bâle.

24 octobre. Grand concert de gala de ses œuvres au Trocadéro, avec l’orchestre sous la direction de Philippe Gaubert. Saint-Saëns y participe en dirigeant l’Hymne à la paix et Cyprès et Lauriers, et joue sa Rhapsodie d’Auvergne.
Il repart aussitôt pour la Belgique et donne des concerts à Liège et à Bruxelles les 26 et 27 octobre, puis à Rouen le 29 octobre.

19 novembre. Saint-Saëns est à Bordeaux pour assister aux représentations des Barbares et de Javotte, puis à Béziers où l’on donne La Lyre et la Harpe et Rhapsodie d’Auvergne.

11 décembre. Départ pour l’Algérie à bord du Timgad.

Camille Flammarion et Camille Saint-Saëns, photographiés par Louis Meurisse, à Juvisy en juillet 1920 [©Musée de Dieppe]

1921

Lors de son séjour en Algérie, Saint-Saëns compose un nouveau cycle de cinq mélodies sur des poèmes de Ronsard.

Mars-avril. Il donne deux concerts à Alger (11 et 21 mars) avec le violoniste Jean Noceti, puis se rend à Oran pour un festival de ses œuvres (16 mars), à Constantine et à Tunis où il donne encore un concert le 6 avril.
Durand cette période, Saint-Saëns compose une Marche pour les étudiants d’Alger avec chœurs, et trois sonates pour instruments à vent : Sonate pour hautbois, op. 166, Sonate pour clarinette, op. 167 et Sonate pour basson, op. 168, qu’il achèvera après son retour à Paris.

L'un des derniers concerts de Saint-Saëns, 16 mars 1921, à Oran. [©Musée de Dieppe]

14 avril. Retour en France. Le climat étant trop froid, Saint-Saëns tombe de nouveau malade dès son retour. Il ne sort plus que rarement.

7 juin. Assiste à la répétition générale des Troyens de Berlioz à l’Opéra.

26 juin. Saint-Saëns prononce un discours pour l’inauguration du Conservatoire américain de Fontainebleau et participe à un concert de musique de chambre à l’Ecole normale de musique.

10 juillet. Saint-Saëns donne un concert pour les membres de l’Institut, dont il est membre depuis 40 ans.

Fin-juillet. Saint-Saëns compose un nouveau cycle de trois mélodies, Vieilles chansons (Avril, Villanelle, Temps nouveau), sur des poèmes d’auteurs anciens.

Du 3 au 11 août. Séjour à Dieppe. Le 6 août, Saint-Saëns décide de faire ses adieux à la scène, après 75 ans de carrière de concertiste, en donnant un dernier récital au Casino.

Août. Nouveau séjour dans le midi de la France. A Béziers, où il fait ses adieux de chef d’orchestre en venant diriger les répétitions d’Antigone dans les arènes le 21 août. Puis déplacements à Toulouse, Bordeaux et Poitiers.

Septembre-octobre. Ces mois sont consacrés aux répétitions d’Ascanio que Saint-Saëns a la joie de voir reprendre à l’Opéra de Paris, sous la direction de Reynaldo Hahn, dans une belle distribution conforme à celle d’origine où le rôle de Scozzone était confié à un contralto.

9 novembre. Première représentation de la reprise d’Ascanio à l’Opéra.

4 décembre. Saint-Saëns arrive à Alger et s’installe à l’hôtel Oasis. Il orchestre une Romance pour violon et piano écrite en 1868, et commence l’orchestration de la Valse nonchalante.

16 décembre. Repris par la congestion pulmonaire dont il souffrait depuis des mois, Saint-Saëns décède dans la soirée.

19 décembre. Des cérémonies d’obsèques ont lieu à la Cathédrale d’Alger. Le corps de Saint-Saëns est transféré en France sur le paquebot Lamoricière et déposé à La Madeleine.

24 décembre. D’imposantes cérémonies de funérailles nationales se déroulent en présence de représentants de tous les corps constitués de l’Etat et de nombreuses personnalités officielles du monde politique, des arts et des lettres. Saint-Saëns est inhumé dans la chapelle qu’il avait fait construire pour ses enfants au cimetière Montparnasse.

Le cortège funèbre quitte l’Eglise de la Madeleine et se dirige vers le cimetière Montparnasse. [©Musée de Dieppe]

Saint-Saëns laisse un testament par lequel il lègue tous ses manuscrits musicaux, y compris ceux en dépôt chez son éditeur, à la Bibliothèque du Conservatoire. Jean Bonnerot est l’exécuteur testamentaire et Valentine Nussy-Verdié, née Leseurre, une cousine éloignée de Saint-Saëns, devient sa légataire universelle.

Février 1925. A l’initiative de l’Association des amis de Saint-Saëns, une plaque est apposée au 14 rue Monsieur le Prince, domicile du compositeur et sa famille de mars 1877 à septembre 1889.

1935. Des festivités sont organisées pour commémorer le centenaire de la naissance de Saint-Saëns. Une soirée de gala est donnée à l’Opéra le 9 octobre 1935 ; le programme comprend la reprise de Samson et Dalila avec de nouveaux décors et costumes et le ballet Javotte.
Une souscription nationale est lancée pour la réalisation d’un monument à sa mémoire.

21 mars 1938. Inauguration dans le foyer du Palais Garnier du monument en bronze en hommage à Saint-Saëns, commandé à l’initiative du Comité du centenaire, avec le concours de l’Etat et par souscription publique et réalisé par le sculpteur Henri Bouchard.