1894

28 avril. Après un séjour de près de trois mois aux Canaries, de Las Palmas, Saint-Saëns rejoint la France par Oran et Alger.

Juillet. Publication chez Flammarion de Problèmes et mystères, ouvrage de réflexions philosophiques.

30 juillet. Saint-Saëns est nommé commandeur de la Légion d’honneur.

Automne. Saint-Saëns est malade et ne peut quitter Paris.

Fin novembre. Répétitions de Proserpine à Toulouse.

Cette année voit naître plusieurs œuvres : Caprice arabe pour deux pianos, op. 96 ; Thème varié pour piano, op. 97 ; Pallas Athèné, op. 98 et les Trois Préludes et Fugues pour orgue, op. 99

Saint-Saëns part pour l’Espagne, puis pour l’Égypte où il arrive le 21 décembre. Dans ses malles il emporte Brunehilda, l’ouvrage de Guiraud qu’il s’était promis de terminer.


1895

Saint-Saëns séjourne quelques temps à Alexandrie, puis à Ismaïlia où il écrit Souvenir d’Ismaïlia, fantaisie pour piano et orchestre, op. 100, dédiée au pianiste Isidore Philipp.

Saint-Saëns embarque sur le paquebot Saghalien et, par l’isthme de Suez et le détroit de Malacca, arrive à Saïgon le 13 février 1895. Il y attend Armand Rousseau, l’un de ses amis nommé gouverneur général d’Indochine et Louis Jacquet, administrateur du pénitencier de Poulo-Condore.

18 mars. Saint-Saëns arrive sur l’île de Poulo-Condore et s’y établit pour quelques semaines. Il étudie la botanique et travaille à l’orchestration de Brunehilda.

20 avril. Après avoir passé quelques jours à Saïgon, Saint-Saëns repart pour l’Europe. Il arrive à Marseille à la fin du mois de mai.

Été. Achevement l’orchestration de Brunehilda, avec Paul Dukas, élève d’Ernest Guiraud.

8 et 15 décembre. Saint-Saëns joue le Concerto pour piano en la n° 23 de Mozart à la Société des Concerts du Conservatoire qui donne La Lyre et la harpe dans le même concert.

18 décembre. Création de Frédégonde à l’Opéra. Saint-Saëns part en Italie assister à la première d’Henry VIII à Milan.

La maison Durand met en chantier l’édition complète de l’œuvre de Rameau, sous la direction de Saint-Saëns qui y collabore activement. Chaque volume est confié à un auteur. Saint-Saëns publie lui-même le 1er volume, les Pièces de clavecin, et assure avec Jacques Durand la relecture minutieuse et les corrections de l’ensemble des volumes, tâche à laquelle ils consacreront beaucoup de temps dans les années qui suivent.

La Fantaisie pour orgue, op. 101, est composée cette année-là.

Souvenir d’Ismaïlia, illustration de couverture, ed. A. Durand et fils. [BnF-Mus]

1896

Début janvier. Saint-Saëns est à Naples pour quelques jours et part pour l’Égypte.

Février. Alexandrie, le Caire, Louqsor et Karnak où Saint-Saëns retrouve son ami le peintre Georges Clairin qui lui présente les archéologues français. Ils visitent les chantiers de fouille, descendent le Nil vers Assouan, Philae et Thèbes. Puis Saint-Saëns s’isole au Caire où il compose la Sonate pour piano et violon n° 2, op. 102, en mi bémol majeur et le Concerto pour piano n° 5, op. 103 baptisé par son éditeur « l’égyptien ».

Avril. Composition de la Valse Mignonne pour piano, op.104.

2 mai. Des festivités sont organisées salle Pleyel pour le 50e anniversaire du premier concert de Saint-Saëns (le 6 mai 1846). L’orchestre est dirigé par Paul Taffanel, de nombreux artistes y participent et les recettes sont versées à la caisse de l’Association des Artistes musiciens. Saint-Saëns y créée sa nouvelle sonate avec Pablo de Sarasate et son nouveau concerto rapportés d’Égypte.

Été. Saint-Saëns travaille à Déjanire avec Louis Gallet et achève la composition du ballet Javotte, dont la création aura lieu à Lyon le 3 décembre sous sa direction.

Décembre. Séjours à Béziers, Montpellier, Barcelone, Séville, Cadix.

Programme du concert du jubilé, salle Pleyel, 6 mai 1896. [BnF-BmO]

1897

22 janvier. Saint-Saëns part pour les Canaries où il séjourne jusqu’au 8 avril.

Mai. Retour à Paris par Cadix, Madrid, Barcelone et Toulouse du 13 au 18 mai.

15 juin. Publication dans la Revue de Paris d’une longue étude sur Gounod à laquelle Saint-Saëns pensait depuis longtemps.

18 juillet. Inauguration du Musée municipal de Dieppe. Les collections du Musée Saint-Saëns y sont transférées et deux grandes salles lui sont réservées. La place de la Comédie est rebaptisée place Saint-Saëns.

31 juillet. Saint-Saëns est à Orange pour la préparation d’Antigone, donnée au Théâtre antique les 2 et 3 août.

18 août au 5 septembre. Tournée de concerts en Suède et au Danemark.

Octobre. Concerts en Belgique.

Mi-novembre-mi-décembre. Saint-Saëns séjourne un mois à Madrid pour assister aux répétitions de Samson et Dalila, et pour plusieurs concerts dont certains devant la reine.

Départ pour Cadix, puis pour les Canaries.

Musée de Dieppe [BnF-BmO]

1898

Mi-avril. Après un long séjour aux Canaries, au cours duquel il a composé Trois Préludes et fugues pour orgue, op. 109, Saint-Saëns revient en France et se rend à Béziers pour étudier les dispositions possibles pour la mise en scène de Déjanire dans les arènes tauromachiques.

Début mai. Séjour à Lyon pour achever Déjanire, puis retour à Paris.

Mi-mai à fin juillet. Saint-Saëns se rend à Londres pour de nombreux concerts publics et privés dont certains à la Philharmonie. Il est reçu à Windsor et joue devant la reine Victoria. Dans le même temps, il supervise à Covent Garden la mise en scène d’Henry VIII dont la 1ère a lieu le 14 juillet.

Août. Saint-Saëns est à Béziers pour surveiller les répétitions de Déjanire, donnée les 28 et 29 août dans un décor grandiose, devant plus de 10.000 spectateurs.

20 octobre. Décès de Louis Gallet à l’âge de 63 ans. Saint-Saëns perd un précieux collaborateur et un ami fidèle.

24 au 30 octobre. Séjour à Gand pour la première représentation d’Henry VIII en Belgique.

11 novembre. Déjanire est redonnée au Théâtre de l’Odéon à Paris, dans sa forme remaniée.

Début décembre. Saint-Saëns est à Lyon puis part pour l’Algérie, et de là aux Canaries pour son hivernage annuel.

Composition du Caprice héroïque pour deux pianos, op. 106, de la Barcarolle pour violon, violoncelle, harmonium et piano, op. 108, de la Valse nonchalante pour piano, op. 110.

Représentation de Déjanire, dans les arènes de Béziers, août 1898. [BnF-BmO]

1899

Janvier. Saint-Saëns compose quatre des Six Etudes, op. 111 pour piano.

Mars. Saint-Saëns revient en France après un long séjour aux Canaries au cours duquel il a visité Guia et Teror.

Avril. Composition du Quatuor à cordes n° 1, op. 112

27 mai. Départ pour l’Argentine, tournée triomphale de concerts, récitals, et musique de chambre avec le violoniste Cernicchiaro, l’altiste Gravenstein et le violoncelliste Niederberger.

1er août. Saint-Saëns débarque à Bordeaux, et se rend à Toulouse, puis à Béziers pour assister à la reprise de Déjanire, les 27 et 29 août.

23 octobre. Albert Carré prend la direction de l’Opéra-Comique et donne le ballet Javotte, suivit de la reprise de Proserpine le 29 novembre.

15 Décembre. Après un nouveau séjour à Toulouse et à Béziers, Saint-Saëns part pour les Canaries.


1900

Installé aux Canaries pour l’hiver, Saint-Saëns corrige les épreuves d’un nouveau recueil de textes : Portraits et souvenirs qui paraîtra en février.

26 mars. Victorien Sardou et Pierre-Barthélémy Gheusi proposent à Saint-Saëns d’écrire un nouvel ouvrage lyrique, les Barbares, qui serait donné au Théâtre antique d’Orange. Il se fait longuement prier et finit par accepter. Il renonce à une nouvelle tournée en Amérique du sud.

Mi-mai. De retour en France, il loge à Saint-Germain-en-Laye. Il se rend à Bruxelles et participe aux Concerts Ysaÿe.

31 mai. Ouverture des manifestations musicales de l’Exposition universelle par la création de la cantate le Feu céleste, écrite spécialement par Saint-Saëns à cette occasion.

Juin. Saint-Saëns est à Paris et assiste aux concerts dirigés par Gustav Mahler au Châtelet.

18 août. Saint-Saëns est promu Grand officier de la Légion d’honneur.

17 septembre. L’Empereur Guillaume II remet à Saint-Saëns la Croix pour le mérite, décoration devenue disponible à la mort de Verdi. (Le compositeur restituera cette décoration le 15 novembre 1914).

Septembre-novembre. Saint-Saëns s’isole à Saint-Germain-en-Laye pour travailler aux Barbares. Il compose également la scène dramatique Lola, op. 116, dans laquelle, pour la première fois, est inclus un tango.

Début décembre. Saint-Saëns part pour Montpellier faire répéter Déjanire, puis s’arrête à Lyon, à Marseille et part pour l’Algérie.

Au cours de l’année, composition de La Nuit, pour soprano, chœur de femmes et orchestre op.114.

Portraits et souvenirs, Société d'édition artistique. [Musée de Dieppe]