1889
La création d’Ascanio étant repoussée sine die, Saint-Saëns, très affecté par la mort de sa mère, se retire dans le sud de la France, à Tamaris, avant d’embarquer le 9 mars pour Alger. Il ne reviendra à Paris qu’en mai, pour s’isoler ensuite à Saint-Germain-en-Laye jusqu’au milieu de septembre.
Le Scherzo à deux pianos, op. 87 est la seule œuvre produite durant cette période difficile.
La vie dans son appartement de la rue Monsieur-Le-Prince lui étant désormais devenue impossible. Saint-Saëns prépare son déménagement en effectuant de nombreuses donations à la Ville de Dieppe, dont l’accueil lui est favorisé par son cousin, le bibliothécaire Léon Letellier, et Ambroise Milet, le conservateur du Musée des Beaux-arts. Il va mener une vie nomade durant une quinzaine d’années et rester sans domicile fixe jusqu’en 1905.
30 septembre. La Marche héroïque est jouée par 800 exécutants au Palais de l’Industrie, lors de la cérémonie des récompenses pour la musique de l’Exposition universelle.
Octobre. Saint-Saëns rédige plusieurs articles sur les instruments de musique à l’Exposition universelle pour le journal Le Rappel.
Mi-octobre. Saint-Saëns, très dépressif, part pour l’Andalousie : Malaga, Grenade, Cadix.
30 novembre. Saint-Saëns annonce à Louis Gallet qu’il souhaite véritablement couper les ponts « pour chercher au loin, sous d’autres climats, les moyens de se refaire un autre soi-même ».
Mi-décembre. Il quitte l’Espagne et part secrètement pour une destination inconnue. Les rumeurs les plus folles vont courir dans la presse qui fait de cette disparition un véritable feuilleton : on le dit mort, devenu fou enfermé dans un asile, de pseudo-héritiers se présentent espérant toucher une hypothétique fortune, des reporters partent à sa recherche.