1886
1er janvier. Déjeuner à l’Élysée à l’invitation de Jules Grévy.
Mi-janvier. Début d’une tournée qui mène Saint-Saëns dans le nord de la France, en Belgique et en Allemagne : Arras, Bruxelles, Cologne, Breslau.
22 janvier. Le concert à la Philharmonie de Berlin est perturbé par des agitateurs. Une cabale est montée par la presse allemande à la suite à la parution d’Harmonie et Mélodie où les propos de Saint-Saëns contre le wagnérisme lui sont reprochés, ainsi que sa supposée haine de l’Allemagne et de l’art allemand. Saint-Saëns voit ses œuvres interdites dans la plupart des théâtres allemands, et doit alors écourter sa tournée.
Saint-Saëns se rend à Prague, où le directeur du Théâtre Allemand prend peur et annule les représentations d’Henry VIII qui devaient avoir lieu. Il va ensuite à Vienne et à Chrudim pour s’isoler quelques jours. C’est là qu’il compose le Carnaval des animaux destiné au concert de mardi-gras de son ami, le violoncelliste Charles Lebouc.
9 mars. Le Carnaval des animaux est créé par Saint-Saëns et ses amis aux Concerts Lebouc. Il est redonné quelques jours plus tard à la Société La Trompette, puis chez Pauline Viardot pour faire plaisir à Liszt, de passage à Paris. Saint-Saëns n’en autorisera que quelques représentations et en a toujours interdit la publication, à l’exception de la 13e pièce, “Le Cygne”. L’œuvre ne sera éditée qu’en 1922, après sa mort.
3 avril. Création de la Polonaise à deux pianos, par Saint-Saëns et Fauré, au concert de la Société nationale de musique, Salle Pleyel.
19 mai. Londres, à St James Hall, après avoir joué en soliste le concerto en sol majeur de Beethoven, Saint-Saëns dirige lui-même la création de la Troisième symphonie en ut mineur, commande de la Philharmonic Society de Londres. L’œuvre est dédiée à Franz Liszt, qui meurt le 31 mai, sans avoir pu l’entendre.
Du 18 mai au 1er juin. Séjour à Londres.
26 juin. Communication à l’Académie des Sciences sur un “métronome normal, vérifié et poinçonné par l’Etat”.
Début juillet. Saint-Saëns se rend à Florence en Italie pour s’inspirer du cadre où il va situer son nouvel opéra, Proserpine, écrit en collaboration avec Louis Gallet, d’après un poème d’Auguste Vacquerie. Il s’isole ensuite à Berne, puis à Saint-Germain-en-Laye et achèvera sa partition en septembre.
Juillet. Publication de la brochure Notes sur les décors de théâtre dans l’Antiquité romaine chez Baschet. Ce sujet passionnait Saint-Saëns depuis longtemps. Il l’avait documenté lors de ses séjours à Rome, Naples et Pompéi.
5 août. Aix-la-Chapelle, au Concert Wenigmann, Saint-Saëns joue et dirige ses œuvres : Rouet d’Omphale, Rhapsodie d’Auvergne, Troisième symphonie.
Novembre. Nouvelle tournée de concerts à Londres. Saint-Saëns joue sur le nouvel orgue du Royal Albert Hall et donne un récital de musique de chambre.
Scission au sein de la Société nationale de musique, fondée en 1871. Vincent d’Indy voulant introduire dans les programmes des compositeurs étrangers et des maîtres anciens, provoqua la démission des deux fondateurs, Romain Bussine et Saint-Saëns, et poussa César Franck à prendre la présidence.